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tsi-na-pah

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Posts posted by tsi-na-pah

  1. Un rasoir barbier entièrement en acier inoxydable avec une prise en main comme un coupe choux...

    "So Happy,"Souper" Happy Sailor

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    Jérémie Beyou et Romain Attanasio, c'est pour demain !

    Samedi 6 février
    - Jérémie Beyou (Charal) : entre 8h00 et 9h30
    - Romain Attanasio (PURE- Best Western) : entre 17h00 et 21h00

    Entrées dans le chenal possibles de 8h50 à 14h10 puis de 21h50 à 2h50

     

     

    Isabelle Joschke repart hors course

    Après 12 jours d’escale technique à Salvador de Bahia (Brésil) pour réparer les vérins de quille de son bateau MACSF, avaries qui l’avaient contrainte à l’abandon le 9 janvier dernier, Isabelle Joschke a repris la mer ce vendredi matin. La navigatrice va boucler son tour du monde hors course mais ne sera pas seule sur le chemin du retour. Sam Davies est à la latitude de Salvador de Bahia. Les deux femmes qui ont croisé le fer pendant la course sont complices et s’entendent bien. Elles ont donc décidé de rallier les Sables d’Olonne ensemble. Elles y sont attendues entre le 19 et le 20 février.

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  2. Du golfe de Gascogne au large du Brésil, ils sont encore 13 bateaux en mer qui vont se succéder aux Sables d’Olonne jusqu’à la fin du mois de février. Voici les dernières ETA établies ce jeudi matin par le consultant météo du Vendée Globe, Christian Dumard. 

    Samedi 6 février
    - Jérémie BEYOU (Charal) :  entre 9h00 et 12h00
    - Romain ATTANASIO (PURE-Best Western Hotels & Resort) :  entre 17h00 et 23h00
    Les vitesses des bateaux n'étant pas régulières, les ETA sont donc compliquées à anticiper

    Mercredi 10 février /  Jeudi 11 février
    - Arnaud BOISSIERES (La Mie Câline - Artisans Artipôle)
    - Kojiro SHIRAISHI (DMG MORI Global One)
    - Alan ROURA (La Fabrique)
    - Stéphane le DIRAISON (Time For Oceans)

    Jeudi 11 février
    - Pipe Hare (Medallia)

    Vendredi 12 février
    - Didac Costa (One Planet One Ocean)

    Lundi 15 février / Mardi 16 février
    - Manu COUSIN (Groupe SETIN)
    - Clément GIRAUD (Compagnie du Lit / Jiliti)

    Mercredi 17 février
    - Miranda MERRON (Campagne de France) 

    Vendredi 19 février / Samedi 20 février
    - Sam DAVIES (Initiatives Coeur, hors course)
    - Isabelle JOSCKE (MACSF, hors course)

    Mardi 23 février / Vendredi 25 février
    - Alexia BARRIER (TSE - 4myplanet)
    - Ari HUUSELA (STARK)

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  3. Les Antilles ou les Sables d’Olonne...! 

    " Je ne suis pas très bien positionné par rapport aux autres. Je n’avance pas très vite. Je viens de manœuvrer. Depuis hier, je suis un peu embêté, j’ai plein d’algues donc je dois faire beaucoup de marches arrière. Ça m’occupe. J’ai connu de meilleurs moments. Rallonger la route de 700 milles, et faire une route travers aux Sables d’Olonne, ce n’est pas le plus réjouissant que j’ai vécu. 

    Pour expliquer le grand détour que nous devons faire, disons que c’est comme si tu rentrais à la maison, sauf que le rond-point qui mène à la maison est en travaux. Ce rond-point-là, c’est les Açores et il y a un gros anticyclone au-dessus donc il faut prendre la route déviée. Tu rallonges la route d’un tiers par rapport à ce qui était prévu. Là, je suis aussi proche des Antilles que des Sables d’Olonne et vu le temps qu’il fait en ce moment, je me pose des questions ou aller.

    J’ai l’impression d’être puni. Ça peut arriver, mais là, quels que soit les bateaux de notre groupe, c’est cadeau. Les conditions sont très faibles, c’est souvent 8 nœuds, 10 nœuds, d’un seul coup 20 nœuds... Donc déjà on prend la déviation et en plus elle est parsemée d’embuches. Il y a une houle de face qui ralentit le bateau, et puis au bout de 80 jours le bateau et le bonhomme sont fatigués. Chaque petite manœuvre est plus délicate car il faut prendre en compte les problèmes rencontrés avant. On tient le bon bout, on va faire avec les moyens du bord ! Dans 36 heures on fera du Nord-Est avec du vent soutenu. Même si les jours difficiles sont derrière moi, c’est un peu rageant d’avoir vécu ça, d’avoir perdu autant de temps et on se décale encore plus en temps par rapport aux premiers. On ne méritait pas ça, mais on se rapproche !

    Être dans un groupe comme ça, ça permet de tenir une dynamique de course, de régate. On s’écrit pas mal avec Alan (Roura) et Stéphane (Le Diraison), on se raconte nos petites préoccupations. C’est chouette car cette 15ème place m’a coûté cher." 

    Arnaud Boissières / La Mie Câline - Artisans Artipôle

     

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    Arrivée de Clarisse Cremer autour de 16h30 

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  4. Médecin référent du Vendée Globe, Jean-Yves Chauve aborde la 9e édition sous le prisme de la santé chaque semaine.

     

    Pas envie de se replonger dans les fichiers météo ce matin. Il le faudrait pourtant, mais depuis l’arrivée des premiers, ce travail devient plus pesant. Avant, la décision des choix tactiques faisait partie du plaisir de la compétition, mais depuis quelques temps, c’est devenu un labeur qui demande effort et application. Un tantinet désabusé, on jette un coup d’œil sur le dernier classement et les positions. Les jeux sont faits maintenant, alors à quoi bon ?

    Pourtant en regardant la carte des prévisions météo, il y aurait peut-être, là-haut dans le Nord, quelques milles à grappiller. L’instinct de compétiteur reprend le dessus. « Allez, ressaisis-toi, bats-toi jusqu’au bout, histoire de ne rien avoir à regretter. Et plus vite tu seras arrivé, plus vite tu retrouveras ta famille et tes amis ».

    Malgré l’injonction, le cerveau peine à se mettre en route. Les routages qui semblent évidents se chevauchent et se brouillent. Impression de fonctionner au ralenti, d’avoir perdu sa lucidité, sa vivacité, sa concentration.

    alan-garde-la-banane-r-360-360.jpg

    C’est aujourd’hui que l’on en prend pleinement conscience. Pourtant, depuis quelques jours, voire même quelques semaines, la lassitude s’est insinuée, discrètement et sans violence. En y réfléchissant, les premiers signes apparaissent le jour où l’on n’a pas réussi à se réveiller au bout des deux heures de sommeil. Ce matin-là, on se dit que dormir aussi longtemps sans perdre de vitesse est plutôt rassurant. Pourtant, cet échappement au rythme de la vie à bord doit être considéré comme une alerte plutôt qu’avec complaisance.

    D’autres signes sont tout aussi signifiants, comme l’heure des repas remplacé par des encas pris à la volée. Pourtant, la préparation et la consommation de plats qui nécessitent une petite élaboration sont des temps de détente qui séquencent les journées. C’est le moment où, à travers des goûts et des odeurs, on se retrouve en soi-même, une parenthèse nutritive à la fois apaisante et régénérante.

    Ces moments de relâchement s’ils restent incontrôlés ne sont pas sans conséquences. Une désorganisation est la porte ouverte à une déconcentration aux effets pervers. Méfiance. Ici, on est loin des latitudes australes mais, question rugissements, les quarantièmes du nord n’ont parfois rien à envier à ceux du sud, alors l’esprit doit rester aux aguets et forcer la vigilance à être vissée au fond des yeux et des oreilles.

    Et puis, il y a ces coups de pompe, qui surviennent comme ça, sans prévenir. Les périodes où l’on rechigne à manœuvrer, à déplacer les sacs à voile, ou encore à aller barrer alors qu’il le faudrait, pour limiter les tensions et les chocs. Des détails illustrent cette usure, comme ces fautes de frappe de plus en plus fréquentes sur le clavier du PC. La fatigue est là, sournoise et prégnante, elle émerge désormais comme la partie visible d’un l’iceberg. Attention, les neuf dixièmes immergés sont les plus dangereux. Ils peuvent conduire à des erreurs et des maladresses aux conséquences parfois catastrophiques.

    isabelle-joschke-nous-montre-ses-blessur

    Au niveau physique, tout va bien. Les mains sont toujours fragiles mais on en prend soin. Crème matin et soir. Les crevasses apparues dans le froid du sud ont eu le temps de cicatriser. Les doigts sont toujours boudinés, la faute à l’eau de mer qui infiltre la peau. Le manchon du ciré qui assure l’étanchéité aux poignets fait souvent garrot, ce  qui accentue cet œdème par ralentissement du retour veineux.

    Vous regrettez déjà les derniers grains tropicaux et leurs douches tièdes à profusion. Les latitudes nord fraîches et ventées ne donnent pas très envie de se déshabiller mais plutôt de se calfeutrer dans des vêtements chauds. Dans ce  voyage autour du monde, les diagonales atlantiques sont les plus fatigantes avec des changements de climat et de température qui se succèdent trop rapidement pour que l’organisme ait le temps de s’y adapter.

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    Sur le plan médical, votre plus grave souci n’est plus maintenant qu’un mauvais souvenir. C’était dans le Pacifique. Une vague percuta violemment le bateau. Celle-là, vous ne l’aviez pas vu venir. Trop tard pour saisir une prise. Le vol plané se termina, poitrine en avant, sur la partie saillante d’un winch. Le craquement des côtes fut sinistre, la douleur fulgurante tout autant. Pas besoin d’avoir l’avis de la faculté pour comprendre que vous aviez au moins une côte cassée. Il a fallu pourtant continuer à tourner les manivelles des winchs, malgré les coups de poignard dans la poitrine dont la violence coupait la respiration. Au bout d’une dizaine de jours, la douleur avait commencé à devenir un peu plus supportable. A l’arrivée, vous apprendrez que vous n’avez pas été le seul à connaître ce genre de mésaventure que l’on rencontre pratiquement à chaque course.

    Vendée-Globe 1992. Les bateaux naviguent dans l’Océan Indien. A bord de Cardiff Discovery, Alan Wynne Thomas est en fuite en pleine tempête. Soudain, une déferlante propulse le bateau qui se couche brutalement dans le creux de la vague. Alan est projeté sur le cadre de sa couchette. Il se relève, groggy. C’est un ancien rugbyman, habitué à la douleur, mais cette fois elle est d’une toute autre dimension. Quelques dizaines de minutes plus tard, je reçois un telex, dans lequel il m’explique ses difficultés respiratoires et sa souffrance, énorme. Une ou plusieurs côtes sont fracturées, c’est évident, mais combien ? Les antidouleurs ne le soulagent pas. Reste la morphine. Je l’autorise à en prendre (1). Au bout de quelques jours, malgré un usage que je tente de contrôler, le stock est épuisé !

    Pourtant, il doit continuer sa route, coûte que coûte, direction Hobart en Tasmanie, l’abri le plus proche. Il mettra 20 jours pour rejoindre le port. 20 jours pendant lesquels il manœuvre, à quatre pattes sur le pont pour avoir moins mal, un calvaire de tous les instants. J’échange régulièrement des messages avec lui ou avec son épouse très présente pour le soutenir. Mon inquiétude est une complication qui pourrait le priver du fonctionnement d’un poumon. Fort heureusement, il n’y aura pas ce genre d’aggravation. A l’arrivée, les radios montreront 6 côtes cassées dont certaines en plusieurs morceaux. A postériori, on imagine ce qu’il a dû endurer.

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    Mais parfois les accidents sont encore plus graves. Ainsi Yann Eliès en 2008. Il est alors à 1500 milles dans le Sud Ouest du Cap Leeuwin. Ce jour maudit, il entreprend une réparation au niveau du bout-dehors. Surplombant l’eau, l’endroit est très dangereux. Il le sait et s’équipe en conséquence. Le voilà installé. Il fait au plus vite, par prémonition sans doute. Pas assez toutefois. Une vague plus haute et plus pentue pousse le bateau. L’accélération est violente. Avant qu’il ait pu réagir, l’étrave plante à près de 20 nœuds dans la masse liquide, un mur d’eau aussi dur que du béton. Il est projeté en arrière. Sa jambe gauche heurte le tube du balcon. Douleur immense. En rampant, malgré sa souffrance, il a la force de revenir se réfugier dans la cabine. Il appelle, tente d’expliquer, l’émotion et le choc brouillent ses mots. Est-ce la jambe ? La cuisse ? Je l’interroge à mon tour, j’insiste, je croise ses réponses. Au milieu de ses cris de douleur, j’ai la quasi-certitude que son fémur gauche est brisé. Immédiatement,  j’active la cellule de crise en collaboration avec la direction de course. C’est une urgence avec des complications qui peuvent mettre sa vie en grand danger. Je demande une intervention des secours au plus vite. Notre correspondant Vendée-Globe en Australie est alerté. Il avertit à son tour les autorités Australiennes. La frégate HMAS Arunta avec 150 marins à bord appareille en catastrophe. Elle mettra 2 jours pour se rendre sur place.

    Pendant ce temps, la solidarité des gens de mer joue à fond. Samantha Davies et Marc Guillemot se déroutent. Marc arrive le premier à côté de Yann. Il sait qu’il lui est impossible de sauter à bord de son bateau pour lui venir en aide. Si les deux bateaux en carbone venaient à se toucher, ce serait la casse immédiate et probablement les deux  bateaux coulés. C’est à la radio qu’il lui parle et sait trouver les mots pour le soutenir. Il restera ainsi à ses côtés jusqu’à ce que la frégate arrive sur zone. Depuis mon PC médical, je l’appelle régulièrement. Parfois il ne décroche pas. Angoisse. Est-il endormi ou a-t-il perdu connaissance ? Le stress dure parfois plusieurs dizaines de minutes avant que je réussisse à le joindre. Pris en charge, il est opéré en Australie puis rééduqué en Bretagne. 6 mois plus tard, il finit 8e de la Solitaire du Figaro…

    Plus généralement, un professionnel ou un plaisancier victime d’un problème médical en haute mer peut solliciter un avis auprès d’un TMAS (Telemedical Maritime Assistance Services), si évidemment, il dispose des moyens de communication satellite pour pouvoir le faire. En France, c’est le Centre de Consultation Médical Maritime (CCMM) basé au SAMU31 à l’Hôpital Purpan du CHU de Toulouse qui joue ce rôle. Si la situation nécessite une évacuation avec éventuellement l’intervention directe d’un médecin, c’est le Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage (CROSS) dénommé aussi Maritime Rescue Coordination Center (MRCC) situé au Cap Gris Nez qui a le pouvoir de mettre en route les secours. Pour cela, il alerte le MRCC du pays qui a la responsabilité de la zone maritime où se trouve le navire.

    L’intervention par hélicoptère est limitée par l’autonomie. En général, elle ne dépasse pas 300 km des côtes. Ce sont alors les cargos, mais aussi les pêcheurs et les plaisanciers, informés par radio ou liaison satellite, qui doivent se dérouter. La prise en charge, coordonnée par le MRCC, est réalisée avec celui qui présente les moyens techniques les mieux adaptés. Souvent, ce sont les bateaux militaires qui offrent les meilleures garanties avec une logistique performante et la présence de médecins à bord.

    Pour l’instant, nous n’avons pas eu à déplorer ce genre d’épisode sur ce Vendée Globe. Mais pour celles et ceux qui sont encore en mer, face à la fatigue qu’ils accumulent jour après jour, il faut rester très vigilant. L’usure des corps et des esprits est à la mesure de ce qui dure et de ce qu’ils endurent.


    [1] C’est un produit dopant qui ne peut être prescrit que par le médecin de course qui peut en justifier l’usage en cas de contrôle.

    Dr Jean-Yves CHAUVE

     

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  5. "... je ne sais pas qui est chargé des effets spéciaux du Vendée Globe..."

     

     

    Demain, mercredi, Clarisse Crémer conclura son tour du monde. Dans l’après-midi, la future navigatrice la plus rapide autour du monde (en solo et en monocoque) retrouvera la terre ferme, les proches et les contingences terrestres. Une aspiration profonde qui anime les 14 marins encore en course.

     

    J-1 ! Dans 24 heures, Clarisse Crémer aura très vraisemblablement rejoint la ligne d’arrivée rallongée il y a un peu plus d’une semaine par la direction de course afin de permettre aux marins de négocier les conditions de vent et de mer qui secouent la côte vendéenne et, plus largement, la côte atlantique. Demain matin encore, il fera gros temps sur les Sables d’Olonne, avec une houle de 5 mètres qui rend périlleux, voire impossible, le transbordement des équipiers et des différents acteurs de la course, mais aussi l’arrivée sous voiles des IMOCA dans le chenal. Avec raison, Clarisse Crémer a choisi de protéger son Banque Populaire X jusqu’aux derniers bords, et donc de ralentir un brin.
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    Ralentir lui permettra peut-être de se prémunir de l’infortune qu’a subi Boris Herrmann dans la nuit de mercredi à jeudi dernier. Le récit de la collision avec un chalutier a saisi d’effroi la navigatrice : « L’histoire de Boris m’a fait un peu froid dans le dos. Je vais être obligée d’être aux aguets jusqu’à l’arrivée. J’ai traversé le rail, il y avait du monde, mais j’ai eu de chance, j’ai juste dû ralentir à un moment donné pour laisser passer un cargo. Je les vois bien à l’AIS donc c’est déjà ça ».

    Secouée encore ce mardi par presque 40 nœuds de vent et une mer de 5 mètres au moins, Clarisse sur le Gascogne se prépare donc à un nouvel exercice : « Ça ne va pas être facile de ralentir dans 30 nœuds donc je pense que je vais être sous 3 ris grand-voile seule et j’essaierai d’accélérer pour viser une arrivée demain après-midi. Ce n’est pas facile de prévoir une arrivée exacte, c’est un nouvel exercice ! »

     

    Des conditions de mer et de vent analogues rendent la vie de Jérémie Beyou assez rock n’roll à l’abord des Açores, qu’il envisage de traverser : « Les conditions ne sont vraiment pas drôles. On a un vent de 35 nœuds avec des rafales entre 45-50. C’est très variable, il y a des grains qu’on ne voit pas trop venir et une mer chaotique, c’est vraiment chaud. De plus, on est à proximité des îles, ce n’est pas évident pour ajuster la trajectoire. On a passé une sale nuit alors qu’on n’a pas encore pris le plus fort du vent. L’enchaînement du pot-au-noir sans fin, de la dorsale compliquée qu’il y avait derrière, plus cette dépression en plein milieu des Açores, c’est usant. Pour les arrivées, les systèmes météo ne sont pas favorables non plus, on prend du retard. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas ».

    belle-journee-dans-un-systeme-anticyclon

    Attendu initialement dans la nuit de vendredi à samedi, le skipper de Charal voit son ETA glisser : ce sera samedi. Très légèrement dans son nord, et très légèrement en retrait sur la distance à parcourir jusqu’à la ligne (1217,8 milles au classement de 15h, soit 19 de plus que Beyou), Romain Attanasio vit le même scénario météo. Les corps sont malmenés, secoués, usés. A quatre jours de leur arrivée, la stabilité du ponton s’impose pour eux comme une urgence.

     

    Privé de la bascule de sa quille depuis des semaines, Alan Roura subit, beaucoup, encore, les conditions sans pouvoir chercher les allures de confort, ou tout simplement la meilleure vitesse dans ce qu’il reste de l’anticyclone des Açores, perturbé par le train des dépressions. Pris entre deux feux, le jeune Suisse entrevoit le bout du tunnel :

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    « Ça fait du bien de voir qu'en une semaine, je pourrais normalement voir la maison apparaître devant l'étrave de La Fabrique ! J’ai une météo de boucher qui m’attend dans environ 2 jours, ça va être punk jusqu'au bout ! En temps normal, avec un bateau à 100%, je serais en train de me friser les moustaches. Là, je suis partagé entre le fait que ça va envoyer du lourd et que ça va avancer, et le côté sécu de La Fabrique jusqu'au bout. Mais je me vois mal laisser les copains partir sans moi, alors je vais tenir le rythme. Va savoir pourquoi, on a une mer de face, avec le bateau qui accélère (à peine hein, à 12 nœuds), qui monte sur la vague et retombe de tout son poids comme une grosse patate. Et moi qui ne vois absolument rien. À quel moment je vais me prendre la vague, je n’en sais rien. Alors je m’accroche à ce que je trouve ! »

     


    C’est le même tambourin qui tape à la coque d’Alexia Barrier, en plein contournement de l’anticyclone de Sainte-Hélène :

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    « Depuis cette nuit, raconte-t-elle, ça tape pas mal au près en bâbord amures. Jusque-là c’était acceptable mais là, je ne sais pas qui est chargé des effets spéciaux du Vendée Globe. Ce serait cool qu’il parte un petit peu en vacances, pour qu’on puisse avoir une mer plate et 15 nœuds de vent pendant une journée. Il y en a ras-le-bol des grosses vagues et des bateaux qui tapent. Ça ne va pas durer très longtemps, je vais virer de bord dans environ 24 heures donc le vent va adonner en tribord gentiment. Tout va bien car chaque jour je me rapproche un petit peu plus des Sables d’Olonne. La vie est belle ! » 

     

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  6. Jérémie Beyou :

    "Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas"

    " Les conditions ne sont vraiment pas drôles. On a un vent de 35 nœuds avec des rafales entre 45-50. C’est très variable, il y a des grains qu’on ne voit pas trop venir et une mer chaotique, c’est vraiment chaud. De plus, on est à proximité des îles donc ce n’est pas évident pour ajuster la trajectoire. On a passé une sale nuit alors qu’on n’a pas encore pris le plus fort du vent.

    L’enchaînement du pot-au-noir sans fin, de la dorsale compliquée qu’il y avait derrière, plus cette dépression en plein milieu des Açores, c’est usant. Le problème c’est aussi qu’avec toute cette mer, on n’avance pas. Je viens de prendre le troisième ris car ça devenait n’importe quoi et j’ai chargé les ballasts pour que le bateau n’accélère pas trop. Quand ça mollit à 30 nœuds, on n‘avance plus assez. Pour les arrivées, les systèmes météo de l’arrivée ne sont pas favorables non plus, on prend du retard. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas.

    Je voulais passer au Sud de Sao Miguel pour essayer d’avoir un petit peu moins de vent, mais le vent était beaucoup plus gauche cette nuit, il aurait fallu que j’empanne pour que je me retrouve plus sur la même trajectoire que Romain. On a échangé ce matin, c’est la même chose pour lui. 


    Le bateau va bien, c’est plus le skipper qui commence à fatiguer. Je dis ça tous les jours, mais vivement que ça se termine. Les routages évoluent et me font perdre une demi-journée tous les jours. Ça fait partie du jeu, je fais faire attention, l’idée est vraiment de finir. " 

    Jérémie Beyou / Charal 

     

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  7. Arrivée musclée pour Clarisse Crémer

    Deux dépressions d'un gros système dépressionnaire sont en train de s'avancer sur le golfe de Gascogne. Dans le sud de la première, Clarisse Crémer (Banque Populaire) est en passe de rallier l'arrivée. La deuxième emmène Jérémie Beyou (Charal) et Romain Attanasio (Pure - Best Western).

    A 250 milles de l'arrivée, Clarisse Crémer (Banque Populaire) rencontre toujours des conditions musclées : 35 noeuds de vent et des vagues de 6 mètres. Si elle y a trouvé ses repères, la navigatrice espère trouver des conditions d'atterrissage sécurisantes afin de ne pas mettre son bateau en danger. Les arrivées précédentes ont montré que la ligne d'arrivée reste un moment complexe à gérer dans une mer formée (5 mètres). De ça dépend son ETA, entre 8h et 17h, ce mercredi. 

    Aux Açores, où naviguent Romain Attanasio (Pure - Best Western) et Jérémie Beyou (Charal), les fichiers météo promettent 26 à 28 noeuds de vent d'Ouest et une mer à plus de 5 mètres, dans la deuxième dépression de ce système bien velu. 


    Le groupe de 6 mené par Arnaud Boissières (La Mie Câline - Artisans Artipôle) n'a pas d'anticyclone des Açores à gérer : il s'est disloqué sous l'influence du système dépressionnaire. Le groupe remonte par l'Ouest afin d'aller chercher le vent pour se faire porter par la dépression suivante. Vent de travers, le club des six avance à allure modérée. 

    Manu Cousin (Groupe Sétin) ouvre la voie dans le pot au noir. Clément Giraud (Compagnie du Lit - Jiliti) et Miranda Merron (Campagne de France) y seront rapidement. 

    Enfin, au près, Alexia Barrier (TSE - 4myPlanet) et Ari Huusela (Stark) contournent l'anticyclone de Sainte-Hélène. 

    Avec le soutien sans faille de Christian Dumard (GreatCircle)

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  8.  

     

    Message du bord d'Alan Roura

    31 Janvier 2021 - 20h40

    Message de fin de journée, non pas que ce fut la grasse matinée ici, loin de là, mais j'avais besoin de penser un peu avant d'écrire. De regarder la mer, mon bateau et prendre le temps de vivre. Nouvelle nuit horrible, impossible de fermer l'oeil, impossible de trouver une position pour se caler, insupportable. J'ai fini par rester collé contre une cloison étanche, les yeux grands ouverts à regarder dans le vide toute la nuit. Beau moment de solitude.

    Sous 2 ris et J3, il ne pouvais pas se passer grand chose, j'étais clairement sous toilé comme toujours, mais bon, j'ai quand même réussi à ne pas trop perdre sur mes copains. Devant ça va se calmer donc on va peut-être pouvoir recoller à Cali. On verra bien. Pour le moment, je veux juste sortir des alizés forts car c'est très compliqué pour La Fabrique. Mais purée… Je suis quand même fier d'être là où je suis ! 

    Je n’ai pas gagné, c'est sûr. Mais quand je vois mon bateau qui pointe encore à la 16ème, 17ème, ou même 18ème place, alors que ça fait bientôt deux mois qu'on galère… On va finir par réussir à rentrer à la maison. Et même si Stéphane et Kojiro nous passent devant (ce que je vais tout faire pour éviter), je n'aurai aucun regret.  

    Je commence à comprendre que cette aventure incroyable touche à sa fin, même s’il nous reste encore 10 jours de mer. J’en aurai profité d'une manière différente de la dernière fois, j'aurai appris tellement de choses qui vont me servir à vie. Le Vendée, j'avais toujours dit qu’on le vivait comme si chaque jour était le dernier, car tout peut arriver à n'importe quel moment. Depuis mes soucis de quille, je vis vraiment chaque minute comme si c'était la dernière. À chaque bruit, je me dis qu'il y a un truc qui a pété, que la quille va se balader, et c'est comme ça depuis très longtemps. 

    Aujourd'hui, j'arrive à tenir presque 20 nœuds de moyenne avec mon bateau et je suis super fier. Je me fais toujours dessus à l'idée que je puisse casser encore un truc, mais j'ai vécu avec la peur depuis trop longtemps…J’ai décidé de profiter de voir La Fabrique voler vers la ligne d’arrivée, de ne pas avoir fait tout ce chemin le pied sur le frein. Le frein je n'ai pas besoin de l'enclencher de toute façon, il est naturellement là à cause de ma quille. Alors je profite d’avancer quand je le peux, et savourer de voir tout ce travail depuis 4 ans.

    Je suis vraiment fatigué, je ne tiens bientôt plus debout à force de vivre sans arrête dans un bateau couché. Ce n’est pas super agréable et physiquement, j’ai beau avoir effectué une bonne prépa et n’avoir que 27 balais, je prends cher !  J’ai besoin de dormir avant d'attaquer les derniers jours. Avec le trafic maritime, le gros temps et le stress de la fin…  Je vais profiter de la zone plus calme pour essayer de faire ça.  Et dans environ 10 jours, si tout va bien on arrive à la maison ! " 

    Alan Roura / La Fabrique 

     

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  9. Premiers mots d'Armel Tripon (L'Occitane en provence) lors de la remontée du chenal. 

    " C'est une belle récompense pour les partenaires, toute l'équipe et moi. 

    Je crois qu’on a tous eu des problèmes, on le sait au départ, ça fait partie du jeu. J’ai apprécié tous les jours. C'était juste magique. J'ai pris beaucoup de plaisir sur l’eau. 

    La casse de ce J3 a un peu handicapé ma course, mais j’ai réussi à revenir. J'ai du faire face à un deuxième coup d’arrêt après le cap Horn où j’ai recassé un hook donc je n’avais plus de voile de capelage, ça devenait problématique. Un peu dur car je revenais bien sur les autres. L’objectif au départ était de ramener le bateau et c’est fait. 

    C’est une belle récompense pour tous les gens qui se sont investis, ça veut dire que le bateau est super. Il est facile à vivre, facile à faire marcher. 

    J’étais venu chercher le grand Sud et cette régate soutenue. J’ai découvert ce que c’était d’être seul en mer, ce monde sauvage. Le Vendée Globe reste très théorique quand tu ne l’a pas fait. 

    C’est un mélange d’une course acharnée et une aventure de dingue, une aventure intérieure, tu n’en sors pas indemne, je pense que ça m’a fait grandir. Et puis c'est aussi une aventure maritime car naviguer dans ces coins là n’est pas anodin. 

    Je m’étais bien préparé à vivre des moment très forts et les aborder de manière sereine. Cela m’a sauvé. Cela aurait été plus dans la douleur sinon. Chaque jour est une fête sur cette course. "

     

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  10. Petite pause dominicale avant une nouvelle salve d’arrivées à partir de demain, lundi 1er février. Les marins sont impatients de retrouver la terre ferme. A commencer par Armel Tripon qui a décidé de mettre un terme à son stand by devant la péninsule ibérique et de faire route vers le finish. Le skipper de L’Occitane en Provence a fait son entrée dans le golfe de Gascogne et risque de braver les conditions tempétueuses qui y sévissent pour franchir la ligne demain matin. Ses dernières 24 heures de mer seront peut-être les plus dures de son tour du monde !

     

    Vers des arrivées mouvementées

    Comme le dirait une célèbre chanteuse canadienne : « je ne vous oublie pas » . On ne vous oublie pas, donc, les quinze solitaires encore en course !
    Si ce dimanche 31 janvier marque une pause dans la cascade d’arrivées qui a déversé son flot de liesse dans le port vendéen pendant quatre jours, les festivités reprennent dès demain, lundi, avec le retour d’Armel Tripon. Ce final s’annonce houleux au large des Sables d’Olonne. Des rafales à 55 nœuds et des creux de 5 mètres vont cueillir le bateau noir et jaune pour un passage de ligne tonitruant… théoriquement entre 7 et 9 heures du matin.

    C’est l’hiver en Atlantique Nord. Le train des dépressions est bien en marche. Rien d’exceptionnel dans les conditions météorologiques de ces prochains jours. Mais ce décorum hivernal met en relief l’obligation qu’ont les skippers de ne pas se relâcher pour éviter les sorties de route dans les derniers virages qui mènent à la maison.

    Ils en ont pleuré

     Les marins encore en mer suivent tous l’actualité de la course et ont assisté à distance à « l’atterrissage » de leurs pairs. Après Clarisse Crémer, qui avouait avoir versé sa petite larme à chaque arrivée, Romain Attanasio, joint ce midi lors du dernier Vendée Live de cette 9e édition, confiait lui aussi s’être épanché. « Et nous, on attend ton arrivée ici ! » lui ont promis Thomas Ruyant, Maxime Sorel et Giancarlo Pedote présents en plateau à l’émission.

    En attendant, c’est avec du vent bien frais que Clarisse Crémer, 12e, va terminer sa course. Entre les Açores et les côtes de la péninsule ibérique, celle qui sera la première femme à boucler la boucle dans cet opus 2020-2021 reste vigilante. Elle sait que les derniers milles seront costauds.

    Désormais bord à bord au grand large des Canaries, Romain Attanasio et Jérémie Beyou devront d’abord traverser l’anticyclone des Açores avant d’attraper le flux d’Ouest qui les poussera vers le finish, le week-end prochain.

    Les 10,11 et 12 février vont ressembler aux folles premières journées d’arrivée avec une salve de concurrents, de la 15e à la 20e place : Arnaud Boissières, Alan Roura, Stéphane le Diraison, Kojiro Shiraïshi, Pip Hare et Didac Costa. Mais pour l’heure, ce groupe navigue encore dans les alizés, dans le Nord ou à la latitude du Cap-Vert.

    Puis, aux alentours du 17-20 février, ce sera au tour de Manu Cousin, Miranda Merron, et Clément Giraud. Les trois compagnons de route sont encore dans les alizés de l’ Atlantique Sud, au large de la corne du Brésil, dans une mer plutôt désagréable. Un programme chargé les attend dans les prochains jours : la traversée du Pot au Noir et le passage de l’équateur.

    Enfin, il faudra attendre la fin du mois, voire début mars pour voir Alexia Barrier et Ari Huusela poser le pied à terre. En queue de flotte, Alexia se réjouissait d’être sortie enfin des 40e rugissants. Le duo franco-finlandais – devancé par Sam Davies, hors course -  est pris dans les méandres des zones de hautes et de basses pressions qui sévissent au large de l’Argentine. Le contournement de l’anticyclone de Sainte-Hélène est pour bientôt.

    Du golfe de Gascogne au large du Brésil, ils sont encore 15 bateaux en mer qui vont se succéder aux Sables d’Olonne jusqu’à la fin du mois de février, voire, début mars.

    Le 11e Armel Tripon, est attendu demain, 1er février au matin. Ses dernières 24 heures de course risquent d’être très musclées dans le golfe de Gascogne où l’on prévoit des rafales à 55 nœuds et 5 mètres de creux. Il pourra embouquer le chenal jusqu’à 9h00. S’il n’y parvient pas, le skipper de L’Occitane en Provence devra patienter jusqu’à 17 heures.

    Clarisse Crémer, 12e, devrait en terminer avec son premier Vendée Globe entre le mardi 2 et le mercredi 3 février.

    Entre le 5 et le 7 février, Jérémie Beyou puis Romain Attanasio feront à leur tour leur entrée dans le chenal des Sables d’Olonne.

    Les 10,11 et 12 février vont ressembler aux folles premières journées d’arrivée avec une salve de concurrents, de la 15e à la 20e place : Arnaud Boissières, Alan Roura, Stéphane le Diraison, Kojiro Shiraïshi, Pip Hare et Didac Costa.

    Entre le 17 et le 20 février, Manu Cousin, Miranda Merron, Clément Giraud vont pouvoir affaler les voiles et mettre le pied à terre.

    Enfin, Alexia Barrier et Ari Huusela seront de retour parmi les terriens entre le 28 février et le 2 mars. De même que Sam Davies, hors course, mais qui navigue de conserve avec TSE-4myplanet et STARK.

  11.  

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    Chères toutes et chers tous, le site vendeeglobe.org et les réseaux sociaux du Vendée Globe sont très heureux de vous annoncer que vous pourrez suivre en direct les arrivées de tous les marins encore en mer ! 

    Le Vendée Live vient de connaître son dernier épisode, mais le Vendée Globe ne lâche aucun des marins en mer, vous l'imaginez bien !

    Nous vous proposerons de suivre les arrivées de tous les skippers, jusqu'aux derniers, en live stream. Vous retrouverez également les interviews en audio, mais aussi les photos et vidéos du bord...

    Voilà pour l'image. Le texte ne faiblit pas non plus. Sujets d'actualité, interviews, mots du bord, point météo et sujets magazines continueront de rythmer la vie du site Internet et des réseaux sociaux. 

    Merci infiniment pour vos messages et surtout pour votre fidélité à ce Vendée Globe qui nous tiendra tous en haleine jusqu'à son épilogue ! 

    La rédaction

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