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tsi-na-pah

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Posts posted by tsi-na-pah

  1. Alexia Barrier (TSE- 4myplanet) était à la vacation de 8h ce matin. Elle revient sur les conditions dantesques auxquelles elle a dû faire face au cap Horn et au bonheur que lui procurent ses retrouvailles avec l'océan Atlantique. 

     

    " C’est vraiment chouette d’être dans l’Atlantique. Je vais vérifier, mais je crois que je ne suis plus dans les Quarantièmes, je retrouve peu à peu le monde civilisé de l’Atlantique que je connais bien. Je récupère de ce cap Horn et de ces derniers jours qui ont été éprouvants.

    Il y a des passages de grains de temps en temps, mais ça n’a rien à voir du point de vue de l’intensité, de la violence, de l’ambiance, de l’état de la mer, de la couleur du ciel, la forme des nuages, la température, etc. Tout change. Je découvrais un monde totalement étranger auquel j’ai dû m’adapter, c’est vraiment très différent de ce qu’on connaît en Atlantique.

    Je n’ai pas trop eu de sentiment de solitude. J’essaie de ne pas trop y penser sinon ça risque de me rajouter une charge émotionnelle supplémentaire. Sam Davies et Ari Huusela ne sont pas très loin de moi, je me suis toujours concentrée là-dessus. Sinon, tu peux vite perdre les pédales et paniquer. J’ai juste senti quelque chose que j’avais rarement ressenti en mer, c’est de ne pas comprendre pourquoi c’était sans cesse aussi intense et violent. Avant le passage du cap Horn, ça ne s’est jamais arrêté pendant 10 jours. Il y avait toujours entre 30 et 50 nœuds avec 7 mètres de creux. C’était n’importe quoi ! Parfois, je pensais à la Méditerranée qui peut aussi se déchaîner de manière phénoménale du jour au lendemain.

    J’ai réussi à bien me positionner rapidement après les Îles Malouines, à rester au près serré dans l’axe du parcours, car j’avais vu que pas mal de gens se faisaient prendre dans la pétole dans cette zone. Je croise les doigts, mais je n’ai pas eu de vent en dessous de 18 nœuds depuis les Malouines. Certes, c’est du près, donc ça tape un petit peu dans les vagues, mais rien à voir avec ce qu’on a vécu ces derniers jours. C’est moins stressant.

    Il y a un relâchement, mais les conditions sont assez variées. Il faut changer et régler les voiles régulièrement. Ce ne sont pas des vacances ! Je dors de manière plus apaisée que lorsque j’étais dans le grand Sud. A bord, j’ai quelques petites bricoles à faire, mon antennes Iridium ne fonctionnait plus, je me suis lancé la mission de la démonter. Je me prends plein de vagues, mais comme il fait chaud et l’eau est chaude, ce n’est pas trop grave.

    C’est plus sympa de regarder la cartographie et de regarder ce que font les autres, que de regarder une cartographie quand on est complètement isolé. Ça donne des repères de vitesses et de cap. Il y a quelques jours, Ari (Huusela) m’a fait rire : deux jours avant de passer le cap Horn, il a envoyé un message en me disant qu’il me suivait car il n’avait jamais passé ce point, sauf que moi non plus donc je lui ai dit qu’il fallait aller tout droit. C’est chouette de pouvoir s’envoyer des messages, pour prendre des nouvelles et se soutenir.

    Quand tu te rapproches du cap Horn, le fond passe de 4 000 mètres à 100 mètres donc les vagues deviennent monumentales, mais c’est la seule fois sur le Vendée Globe où j’ai commencé à réfléchir où était ma TPS, les bidons de survie, à comment déclencher la balise, etc. Ce n’était pas très agréable. Pour penser à autre chose, j’ai sorti mon vernis à ongles et j’ai fait ma manucure. Comme quoi, quand on a peur, on fait parfois des choses étranges. Globalement, on s’en sort bien ! " 

     

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  2. "Certains copains me surnomment Bonnemine"

     

    De l’extérieur, j’imagine que l’on doit voir mon bateau aller tranquillement à  raisonnable plein nord, droit vers l’objectif final, les Sables d’Olonne, dans ce vent si joliment appelé les Alizés et qui pour une raison que je n’arrive pas à élucider est dans l’imaginaire collectif un vent synonyme de farniente et de doigts de  en éventail.

    Dans la réalité on peut dire que ces derniers jours sont loin d’avoir été des vacances. En prise avec des problèmes d’aérien depuis quelques jours après le Cap Horn, j’ai passé depuis le début du Pot au Noir  un sacré  de temps à m’occuper de ma perche de secours qui a également fait des siennes. Pour l’instant je touche du bois, après plusieurs changements de prises et changements de câblages cela va faire 48h qu’elle tient le coup.

    Et cette nuit, alors que ces gentils s soufflaient entre 15 et 27 noeuds (je suis assez fière du coup de pouvoir vous donner la force du vent !) j’ai eu une nouvelle déconvenue : mon bateau se remplissait d’eau ! Suite à la rupture d’une section de tuyau de remplissage de  j’étais tout simplement en train de remplir... mon bateau ! Comme je remplissais le  par gravité (et non au moyen d’une pompe) je savais qu’il fallait être patiente et était donc partie faire une petite sieste. Quelle horreur de se réveiller au son de vagues qui ne sont non pas à l’extérieur mais bel et bien dans mon bateau. Ma  est juste à côté du parc batteries, quelle vision de désespoir que ces si précieuses batteries trempées d’eau et éclaboussés par les mouvements de toute cette flotte !

    Je n’ai pas eu la présence d’esprit de faire de l’humour sur le coup, mais je peux vous dire que j’ai bien pataugé : me voici en train de me baigner sous le vent (heureusement le bateau gîtait très fort et l’eau était contenue sous le vent !), constatant que la première pompe se bouche trop facilement avec toutes les petites saletés qui traînent dans l’eau, (car oui dans le bazar deux sacs de nourriture se sont vidés dans ma piscine improvisée et en particulier plusieurs petits pains sont en train de se désagréger dans l’eau et bouchent ma pompe de cale...), je suis sauvée par la pompe de secours beaucoup plus efficace.

    Après avoir tout vidé, éponge, essuyé, chauffé et après plusieurs échanges (un peu désespérés de mon côté) avec le Team, on constatera assez vite que les batteries censées être étanches semblent en effet véritablement l’être ! Youpi !

    Évidemment je ne saurai qu’à l’arrivée s’il n’y aura pas de dommages collatéraux à cette malencontreuse affaire... mais pour l’instant tout va bien alors j’essaie de me persuader que tout ira bien.

    Je suis vraiment extrêmement fatiguée et écorchée de partout après mes pérégrinations dans les tunnels arrières du bateau en t-shirt-culotte, et quasi incapable de m’endormir maintenant que chaque bruit me fait imaginer que le bateau est en train de se remplir d’eau, mais tout va bien ! C’est un nouvel exercice psychologique pour mon cerveau de bizuth.

    Tout ça pour dire, qu’à l’heure où tout le monde me demande combien de pamplemousses je voudrai à l’arrivée, je ne me sens pas encore prête à y penser. Le parcours est encore et toujours semé d’embûches et comme ce petit village gaulois qui résiste encore et toujours à l’envahisseur, il me faudra encore et toujours veiller au , jusqu’à la dernière minute. Ça tombe bien, certains copains me surnomment Bonnemine, ça doit vouloir dire que résister encore et toujours, je sais faire !

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  3. 81 jours 19 heures 45 minutes 20 secondes de course, Benjamin Dutreux (OMIA - Water Family) .

    " C’était une arrivée incroyable, il se passe tellement de choses dans ma tête. J’ai tout donné jusqu’à la fin et je suis juste heureux d’avoir bouclé ce premier Vendée Globe. 

    J'ai vu mes partenaires en premier, qui sont arrivés avec mon frère qui pilotait. C’était assez incroyable de voir autant de gens d’un coup, tout le monde en délire. C’était un moment fort en émotions et inoubliable. 

    Dormir me ferait immensément plaisir, mais avec l’adrénaline, ça serait impossible. Je suis avec trois personnes de l’équipe, donc on discute, c’est super chouette de les retrouver. Ils m’ont ramené une bonne grosse pizza et ça m’a fait très plaisir. Ce qui me fait le plus plaisir, ce n’est pas de manger ou de dormir, c’est de les revoir. On se félicite ensemble d’avoir bouclé le tour du monde. 

    Ce que Jean (Le Cam) a fait est indescriptible. Il a fait taire plein de gens. C’est assez dingue. Il arrive à me faire dire que je vais pouvoir faire encore plein de tours du monde. Je l’appelle 'l’enfant'. On dirait un enfant qui donne tout ce qu’il a et qui se donne à fond ". 

     

     

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