Bonjour les EZ,
voici la copie du compte-rendu de ma victoire sur la Maître Coq 2019, que je pourrai aussi appeler compte-rendu de la victoire des EZ, puisque Fabien a pris la 2ème place.
Il aurait très bien pu me coiffer sur le fil, puisque je ne me suis rappelé de sa présence qu'à 2h de l'arrivée, grâce à Maurice qui me demandait les membres de cette belle lutte pour la suivre de plus près. Bon, si j'avais continué à oublier la présence de Fabien, je pense que cela n'aurait rien changé, car une fois ma trajectoire calée, je n'ai plus touché à rien ayant déjà appris que vouloir gagner des secondes sur la ligne d'arrivée peut mener à une bêtise. C'est ce que j'avais fait sur la Route du Rhum en Ultime, où à force de vouloir essayer d'aller chercher la 2ème place, je m'étais échoué et avais offert la 3ème place à Claude. Je me suis d'ailleurs demandé s'il ne cherchait pas à me rendre la pareille en s'échouant sous le pont de l'île de Ré (vraiment dommage en passant, car peut-être aurait-il permis d'avoir un podium complètement EZ).
Merci à Maurice, dont j'ai reçu un message bateau inquiet "tu vires quand ?" quand je remontais le plus au nord possible
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Pour cette course, j’ai d’abord eu la chance d’être à la fois en congés et en plus d’être chez moi juste avec ma dernière de 17 ans, occupée à préparer son Bac, et sans ma chère et tendre épouse partie pour un week-end entre amies, cela me laissait donc la disponibilité nécessaire pour envisager de faire une belle place, ce qui était clairement dans mes intentions au départ !
Heureusement, même si, comme tout le monde j’ai été embêté par les plantages répétitifs du départ, je n’ai pas fait partie de ceux qui ont été éliminés prématurément de la tête de la course. J'ai juste eu un petit problème avec un point de prog qui saute, mais sans grande conséquence, et une minute perdue près du départ est nettement moins grave qu’une minute perdue près de l’arrivée.
Comme je ne sais pas ce que vont donner ces problèmes de connexion dans la nuit, je ne prends pas de risques et je remonte sans chercher à m’approcher trop près de l’île d’Yeu.
Au nord de Belle-Ile, j’ai décidé sans aucune vérification d’économiser un changement de voile et de passer directement du Génois Léger au Spi léger en prolongeant un peu le bord en Génois Léger. J’ai alors été très surpris de voir tout le monde ou presque faire 2 changements de voile à cet endroit, certains volontairement, d’autres involontairement. C’est là que ma victoire s’est construite, car je suis reparti de Belle-Ile avec une avance de quelques minutes, qui a ensuite fluctué en fonction des routes prises et du vent forcissant ou faiblissant, mais est finalement restée jusqu’à l’approche du pont de l’île de Ré.
Je suis alors confiant, puisque j’ai toujours 3 à 4 minutes d’avance sur Olivier qui me suit (et que j’ai complètement oublié Fabien qui conserve son drapeau et n’est donc pas à Ambert).
On retrouve alors la même possibilité qu’à Belle-Ile, c’est-à-dire faire 3 changements de voile au ras des côtes ou 2 changements de voile en s’écartant un peu des côtes. Allez savoir pourquoi, au lieu d’opter, comme à Belle-Ile pour les 2 changements, cette fois j’essaye de comparer les 3 possibilités (Spi léger > Spi > Génois léger / Spi léger > Foc > Génois léger / Spi léger > Génois léger) en jouant avec les points de prog. Comme mes simulations ne montrent rien de concluant, je choisis de passer par le spi (ou le foc, je ne sais plus), me disant que de toutes les façons, je ne peux pas perdre plus d’1 minute si je me trompe (les 2,5 minutes du changement moins le trajet plus court avec une meilleure voile).
Mal m’en a pris, car Ronan et Gauthier se rapprochent très nettement en ne faisant qu’un seul changement de voile. Comme en plus en passant sous le pont, mon dernier point de prog ***** (il s’est bien déclenché, me faisant passer d’un TWA 70 au TWA 41, mais après être resté une minute en TWA 41, VR m’a remis en TWA 70, sur le coup, je me suis dit que c’était un bug d’affichage, je suis donc sorti et revenu, mais j’étais toujours en TWA 70, confirmé par le Dashboard). Du coup, cela m’a décalé un peu plus à l’est que prévu. Et finalement, je me retrouve au coude à coude avec mes adversaires pour un finish haletant. Mais bon, quand je vois que Claude s’est échoué, je me dis que cela aurait pu être pire !
Je remonte le plus au nord possible en compagnie d’Olivier (et aussi de Fabien que je ne surveillais toujours pas), alors que Ronan et Gauthier virent 1 mille avant. En effet, à ce moment-là de la course le vent est encore légèrement plus fort au nord et cela permet ensuite d’avoir un meilleur cap pour rejoindre l’arrivée et aussi de toucher la ligne d’arrivée plus tôt du fait de sa courbure et ce, même si, près de l’arrivée le vent sera plus fort au sud.
Ce choix, ainsi que celui de la trajectoire après le virement ne sont pas simples à faire, puisque d’une part le vent est en train de tourner et d’autre part, zezo est inadapté si près des côtes.
Lorsque je réalise que j’ai oublié Fabien, je le découvre un pouième plus au nord que moi et je pense que du coup, c’est lui qui va l’emporter. Mais, il va légèrement descendre sous ma trajectoire, prenant certes alors un peu de vitesse, mais rallongeant son trajet.
Aussi difficile de dire que c’est là qu’il a perdu une partie des 17s manquantes, que de savoir en temps réel qui était devant l’autre. D’ailleurs une fois la ligne d’arrivée, VR a continué a m’indiquer pendant 5 minutes que Fabien était devant moi. J’étais persuadé du contraire, car j’avais remarqué que dans les mises à jour de ma position, je passais nettement après mes concurrents directs, mais j’ai été soulagé quand, enfin, VR a confirmé ma courte victoire !
Mais, ne t’inquiète pas Fabien, car Olivier que j’avais, comme toi, privé de sa 1ère victoire sur la TransCaribbean a très vite gagné sa 1ère course juste derrière et je suis convaincu que tu vas vite avoir le même plaisir.
Jérôme